"Le choix du langage Scracth, qui ne fait pas appel aux compétences scolaires habituelles, permet également à certains enfants de se démarquer."

Une dizaine de petits robots arpentent la salle informatique de l'école Joseph-Signor. Les apprentis programmateurs de CE1, CE2 et CM2 en sont les responsables.

Les CE1-CE2 de Carine Guillerm et les CM2 de Stéphanie Berthelot sont initiés au codage par des étudiantes en informatique de l'UBO. Une formation débutée par la découverte de l'environnement Scratch, « le langage le plus utilisé en milieu scolaire », expliquent les encadrantes.

« Il s'agit un système très visuel pas assemblage de blocs de couleur. » À chaque bloc correspond un ordre. « Assemblés les uns aux autres, à la façon de briques de construction, les blocs forment une suite qui équivaut au déroulement d'un programme informatique classique. »

Adapté à la programmation des robots, ce langage simple d'utilisation permet aux élèves de l'école Joseph-Signor de créer et de transmettre des directives spécifiques : initialisation des chronomètres, démarrage, détermination de la vitesse, changement de direction, arrêt...

« Faire venir les filles ! »

Dans l'établissement, les deux classes concernées poursuivent des objectifs ambitieux. Chez Stéphanie, les robots, programmés façon agents secrets, devront échanger entre eux des messages cryptographiés.

Chez Carine, ils devront simuler le langage des abeilles. « Lorsqu'elles trouvent une source de pollen, les abeilles reviennent à la ruche et dessinent un 8 pour prévenir leurs camarades », révèle l'enseignante. « La vitesse et la direction du robot déterminent alors la distance et la localisation de la source. Partant d'une fleur dessinée au sol, nos robots en feront autant ! »

Les interventions sont toutes menées par de jeunes femmes, étudiantes à l'UBO. Elles y suivent les cours d'informatique de Vincent Ribaut, « dans une discipline qui compte actuellement à peine 10 % de filles », regrette l'enseignant.

Au sein de l'association « Les Filles qui... », elles sont une trentaine et interviennent dans une trentaine de classes dans le Finistère. « Notre objectif est d'aller au contact des élèves pour les initier à la programmation, mais pas seulement... », indique Esther, étudiante de 2^e année. « Nous voulons faire germer l'idée que le domaine de l'informatique et de la technologie n'est pas réservé aux garçons et ainsi inciter les filles à s'inscrire dans ces filières. »

                                     Samuel Le Tollec a échangé avec les écoliers.

Vendredi, sur le terrain de foot de Stread-Kichen, le ballon était plus gros que d'habitude : Samuel Le Tollec a, devant les yeux admiratifs des enfants de l'école Joseph-Signor, fait le spectacle en gonflant le ballon bleu de sa montgolfière qui, au fur et à mesure, a pris de grandes dimensions, tout en s'élevant en l'air. Monté dans la nacelle avec son complice Erwan Oulhen, il a alors actionné ses brûleurs. Un spectacle impressionnant avec les flammes intenses qui montent à l'intérieur de l'enveloppe afin de chauffer l'air pour que l'ensemble prenne de l'altitude. Solidement attaché à trois véhicules, il a limité son ascension. Une fois posée à terre, la nacelle a été vite envahie par les jeunes, heureux de vivre ce moment en rêvant qu'un prochain jour, ils pourraient, eux aussi, voler discrètement au-dessus de la commune et de leur maison. Le patron de Montgolfière en Finistère de Landéda est venu à son tour à l'école l'après-midi pour répondre aux questions préparées par les élèves de CE2-CM1-CM2. Ils ont ainsi appris, par exemple, à différencier ballon à air chaud, à gaz et dirigeable et ont pu en comprendre certains aspects techniques.

Télégramme du 16/04/18